Le tribunal administratif de Toulouse a suspendu l’arrêté préfectoral de l’Aveyron autorisant la vénerie sous terre du blaireau du 15 mai au 30 juin 2024. Cette décision, suite à une requête des associations AVES France et One voice, vise à protéger la biodiversité.
Le tribunal administratif de Toulouse a décidé de suspendre l’arrêté préfectoral de l’Aveyron autorisant une période complémentaire de vénerie sous terre du blaireau du 15 mai au 30 juin 2024. Cette décision fait suite à une requête déposée par les associations Agir pour le vivant et les espèces sauvages (AVES) France et One voice, représentées par Me Rigal-Casta.
Les associations ont notamment argumenté que cette période de chasse complémentaire porterait une atteinte grave et immédiate au bien-être animal et à la biodiversité, particulièrement en raison de la destruction irréversible des jeunes blaireaux encore dépendants de leurs terriers. Elles ont également souligné que le préfet n’a pas démontré l’existence d’un intérêt public suffisant pour justifier cette mesure.
Le juge des référés a estimé que les arguments des associations créaient un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté. En particulier, il a noté que le préfet n’avait pas apporté de preuves suffisantes concernant l’évolution de la population de blaireaux et l’ampleur des dégâts qu’ils causeraient. De plus, le lien entre la vénerie sous terre et la lutte contre la tuberculose bovine n’a pas été établi de manière convaincante.
Cette décision est perçue comme une victoire pour les défenseurs de la faune sauvage, qui plaident pour des méthodes de gestion plus respectueuses de la biodiversité. Ils considèrent que la seule justification pour ce type d’arrêté est la chasse et le loisir d’une minorité.
Quelques jours auparavant, le tribunal administratif de Rennes a également suspendu un arrêté similaire dans le Finistère. Contactée par le Journal Toulousain, l’association One voice attend que la justice se prononce dans quatre autres départements : le Cher, la Loire-Atlantique, la Mayenne et le Morbihan.
Il s’agit là d’une nouvelle déconvenue pour la préfecture de l’Aveyron. Le 10 avril dernier, le tribunal administratif de Toulouse avait suspendu un arrêté préfectoral autorisant l’abattage de chiens errant pour protéger les troupeaux de certaines communes.
Bryan Faham
Bryan Faham écrit pour le Journal Toulousain depuis 2021. Formé à l’ISJT, il est passé par le France-Guyane, 20 minutes, La Tribune et Freshr.
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